Dans mon cabinet médical, je reçois de tout. Le tennisman de haute volée, le rugbyman cramponné à son ovalité, le récalcitrant à tout mouvement, le footballeur supporter ou le supporter footballeur, le sportif télévisuel, le sédentaire maigrichon ou l’obèse revendicateur, l’intellectuel inattentif à ses signaux corporels, le névrosé de la tenue sportive, l’anorexique qui veut maigrir et le marathonien infatigable.

Bref, une clientèle normale dont, apparemment pour plus de la moitié d’entre elle, le sport principal est la sédentarité. Sédentaire ne veut pas dire qu’on doit faire du sport chez son dentiste ! Sédentaire signifie une « condition physique médiocre assortie d’une faible capacité d’adaptation à l’effort, des mouvements corporels réduits au minimum et une dépense énergétique proche de celle du singe paresseux ».

Nous voilà bien ! Un corps mou qui pendouille à l’envi, des mouvements proches du zéro absolu et une dépense énergétique à faire pâlir d’envie le ministre des transports. Je n’ose même plus nous regarder dans la glace. Lueur d’espoir ? Parmi les sédentaires, certains sautent… Sauf que ce qu’ils sautent, ce sont les repas. 19 % à les sauter ! Dont 10 % se focalisent sur le petit déjeuner, repas le plus important de la journée. Et ceux qui mangent, mangent mal : repas déstructurés, horaires décalés, restauration rapide où tout est en trop : protéines, calories, sel. Tout pour plaire à nos bourrelets. Arrêtons-là, la culpabilité n’est jamais bonne conseillère.

J’écris donc ce livre pour vous et, par la même occasion, pour moi. Car, après une journée de consultation, je dois bien avouer que mettre short et baskets reste pour l’instant un objectif insurmontable. J’espère que ce livre va me permettre, va nous permettre, de redécouvrir que bouger est un plaisir et que, dans la vie, il faut prendre les plaisirs là où ils sont. Cerise sur le gâteau, outre l’aspect plaisir, c’est bon pour la santé.

J’entends les grincheux bougonner, les flemmards ronchonner : ça fait mal, j’ai pas le temps, ça coûte trop cher, etc. Stop !. Il s’agit de trouver le bon équilibre et de placer dans les interstices d’une vie remplie quelques mouvements qui vous seraient sympathiques : danser par exemple, faire ses trajets à pied ou en vélo, bannir l’usage de l’ascenseur (cela fait gagner 100 kcal par jour)… L’énumération n’est pas exhaustive. Et, peut-être, en trouvant le mouvement qui vous convient, ce qui n’était qu’un interstice deviendra spacieux.